Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/162

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séance levée, l’ordre du jour étant épuisé. — L’agitation est à son comble dans les tribunes qui s’évacuent lentement.

» Les pauvres maires restaient là debout, la contenance embarrassée, la figure désolée. Arnaud de l’Ariège vient les rejoindre et ils partent les derniers.

» À la sortie, je vois des femmes du meilleur monde, de l’esprit le plus distingué, du plus grand cœur, qui pleurent sur le spectacle auquel elles viennent d’assister. Comme je les comprends ! n’est-ce pas avec toutes nos larmes qu’il faudrait écrire la lugubre page d’histoire que nous faisons depuis quelques mois. — C’est ainsi que les gens de Versailles comprenaient et voulaient la réconciliation. »

(Benoit Malon, La Troisième Défaite du Prolétariat.)

— Vous porterez, cria Clemenceau à l’assemblée, la peine de ce qui va arriver, et Floquet ajouta : Ces gens-là sont fous.

Ils étaient fous en effet, fous de peur de la révolution. Mais n’était-ce pas bien fait pour ceux qui allaient trouver ces enragés qu’une pareille réception ?

La majorité des maires se rattacha à un dernier arrangement qui n’aboutit pas ; Dorian, maire de Paris — Edmond Adam, préfet de police — Langlois, général de la garde nationale.

Mais tandis qu’on faisait cette proposition, Langlois rassemblait les bataillons de l’ordre et les massait au Grand Hôtel. Edmond Adam refusa.

L’amiral Saisset ayant fait ratifier sa nomination à Versailles fit afficher le maintien de la République ; les franchises municipales ; les élections à bref délai ; une loi sur les échéances et les loyers.

Ne vous semble-t-il pas voir un ministère espagnol légiférer sur l’indépendance de Cuba avec Weyler comme chef d’état-major ?

Paris savait à quoi s’en tenir.