Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/184

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Quelques-uns, égarés dans les champs, autour du Mont-Valérien, rentrèrent à Paris seul à seul, les deux corps d’armée se rencontrèrent à Rueil, où ils soutinrent le feu du Mont-Valérien, qui tonnait toujours.

Seulement quand la terre fut couverte de morts, ceux qui restaient se débandèrent.

Les Versaillais établirent, au rond point de Courbevoie, une batterie qui mitraillait le pont de Neuilly.

Un grand nombre de fédérés avaient été faits prisonniers.

Gallifet, au moment même où Versailles ouvrait le feu, envoyait la circulaire suivante, ne laissant aucun doute sur ses intentions et celles du gouvernement.

« La guerre a été déclarée par les bandes de Paris.

» Hier et aujourd’hui, elles m’ont tué mes soldats !

» C’est une guerre sans trêve ni pitié que je déclare à ces assassins.

» J’ai dû faire un exemple ce matin, qu’il soit salutaire ! Je désire ne pas être réduit de nouveau à une pareille extrémité.

» N’oubliez pas que le pays, que la loi, que le droit, par conséquent sont à Versailles et à l’Assemblée nationale, et non pas avec la grotesque assemblée qui s’intitule Commune.

 » Le général commandant la brigade,
 » Gallifet. »
3 avril 1871.

C’est à la mairie de Rueil que Gallifet écrivit cette proclamation, sans même prendre le temps d’essuyer le sang dont il était couvert.

Le crieur qui la lisait, entre deux roulements de tambour dans les rues de Rueil et de Chatou, ajoutait par ordre supérieur : « Le président de la commission municipale de Chatou prévient les habitants dans l’intérêt de leur sécurité, que ceux qui donneraient asile