Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/226

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Tout le côté des Champs-Élysées était balayé de balles.

Le Mont-Valérien, Meudon, Brimborion, ne cessaient de vomir la mitraille sur les malheureux qui habitaient de ce côté.

De l’autre, la redoute des Moulineaux, le fort d’Issy pris et repris sans cesse, laissaient la lutte au même point apparent.

L’armée de la Commune était une poignée devant celle de Versailles, il fallait qu’elle fût brave pour résister aussi longtemps, malgré les trahisons constamment essayées et la perte de temps du commencement. Les militaires de profession y étaient en petit nombre, Flourens étant mort, Cipriani prisonnier, il restait Cluseret, les frères Dombrowski, Wrobleski, Rossel, Okolowich, La Cecillia, Hector France, quelques sous-officiers et soldats restés avec Paris, des marins restés également à la Commune ; parmi eux quelques officiers, Coignet venu en même temps que Lullier était aspirant de marine, Perusset capitaine au long cours : il y a mieux à faire, disaient les marins, que de payer l’indemnité aux Prussiens, quand on aura fini avec Versailles, on reprendra les forts à l’abordage. L’un d’eux, Kervisik, déporté avec nous à la presqu’île Ducos, en parlait encore, là-bas, quand on disait ce temps de la Commune qui à travers l’océan nous semblait loin déjà dans le passé.

Aux premiers jours, d’avril, Dombrowski fut nommé commandant en chef de la ville de Paris. On espérait, la lutte se soutenant, et pourtant les Versaillais attaquaient à la fois Neuilly, Levallois, Asnières, le bois de Boulogne, Issy, Vanves, Bicêtre, Clichy, Passy, la porte Bineau, les Ternes, l’avenue de la Grande-Armée, les Champs-Élysées, l’Arc-de-Triomphe, Saint-Cloud, Auteuil, Vaugirard, la porte Maillot.

Foutriquet, en même temps déclarait que seuls, les