Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/233

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Les témoignages de sympathie affluaient, de partout à la Commune, mais ce n’étaient toujours que des paroles ; le délégué aux relations extérieures, Paschal Grousset, s’écriait avec raison dans sa lettre aux grandes villes de France :

« Grandes villes ! le temps n’est plus aux manifestes : le temps est aux actes, ce que la parole est au canon.

» Assez de sympathies, vous avez des fusils et des munitions, debout ! les grandes villes de France !

» Paris vous regarde, Paris attend que votre cercle se serre autour de ces lâches bombardeurs et les empêche d’échapper au châtiment qu’il leur réserve.

» Paris fera son devoir, et le fera jusqu’au bout, mais n’oubliez pas, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nantes, Bordeaux, et les autres.

» Si Paris succombait pour la liberté du monde, l’histoire vengeresse aurait le droit de dire que Paris a été égorgé parce que vous avez laissé s’accomplir l’assassinat.

» Le délégué de la Commune aux relations extérieures,

 » Paschal Grousset. »

La lettre de Grousset ne parvint pas, celles de Versailles, seules passaient et, quant aux communications des provinces à Paris, elles étaient dirigées sur Versailles, où elles encombraient, au château, la galerie des batailles.

Malgré tout le courage déployé par les délégués de Paris à la province, entre autres par l’infatigable Paule Mink, les dépêches de Paris, enlevées au bureau où elles arrivaient, prenaient le chemin de Versailles, et beaucoup qui, individuellement, en portaient ne revinrent jamais. — Sa lettre aux habitants des campagnes, œuvres d’André Léo, était soigneusement détruite.