Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/252

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j’ose espérer, Monsieur le président, que vous voudrez bien accueillir sa demande.

» Quels qu’aient été les événements, ils n’ont en aucun temps, proscrit les droits de l’humanité, ni fait méconnaître ceux de la famille, et c’est au nom de ces droits que je m’adresse à votre justice, pour connaître l’état de la santé de mon frère, Louis Auguste Blanqui, arrêté étant fort malade, le 17 mai dernier, sans que, depuis ce temps, un seul mot de sa part, soit venu calmer mes douloureuses inquiétudes sur sa santé, si sérieusement compromise.

» Si c’est une demande au delà de ce que vous pouvez accorder, monsieur le président, que de solliciter une permission pour le voir, ne fût-ce que pendant de courts instants, vous ne pouvez refuser à une famille désolée, dont je suis l’interprète, l’autorisation, pour mon frère, de nous adresser quelques mots, qui nous rassurent, et pour nous, celle de lui faire savoir, qu’il n’est point oublié, dans son malheur, par les parents qui le chérissent à juste titre. »

 » Veuve Antoine née Blanqui. »

M. Thiers fit répondre que la santé de Blanqui était fort mauvaise, sans donner cependant pour sa vie, des inquiétudes sérieuses, mais que malgré cette considération et les inquiétudes de madame Antoine, il refusait formellement toute communication, soit écrite, soit verbale, avec le prisonnier.

Flotte s’entêtait à l’échange. Il demanda une seconde lettre à l’archevêque, elle fut remise pour M. Lagarde, grand vicaire de l’archevêque de Paris.

« M. Lagarde, au reçu de cette lettre, et en quelque état que se trouve la négociation dont il est chargé, voudra bien reprendre immédiatement le chemin de Paris et rentrer à Mazas.

» On ne comprend pas ici, que dix jours ne suffisent