Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/268

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Un ancien officier d’infanterie de marine, nommé Ducatel, traître, encore sans emploi, rôdait, cherchant pour en avertir Versailles, les côtés faibles de la défense de Paris ; avec le peu d’hommes dont on disposait, il ne doutait pas d’en trouver. Il remarqua que la porte de Saint-Cloud était sans défense, et avec un mouchoir blanc appela un poste de l’armée de l’ordre.

Un officier de marine se présenta, au même moment, les batteries versaillaises cessèrent le feu, et par petits pelotons les soldats pénétrèrent dans Paris.

La cessation du feu ne fut pas remarquée de suite, l’oreille y était si accoutumée que plusieurs semaines après la défaite, on croyait encore l’entendre. Enfin on s’aperçut de cette cessation de feu. Quelques-uns en tiraient favorable augure ; à d’autres cela semblait étrange.

Réunis au Mont-Valérien, M. Thiers, Mac-Mahon, l’amiral Pothuau télégraphiaient partout.

21 mai 7 heures du soir.

« La porte de Saint-Cloud vient de s’abattre sous le feu de nos canons, le général Douay s’y est précipité ; il entre en ce moment dans Paris avec ses troupes. Les corps des généraux Ladmirault et Clinchamp s’ébranlent pour les suivre »

 » A. Thiers. »

Vingt-cinq mille hommes de Versailles, par trahison et sans combat, couchèrent cette nuit-là dans Paris.


fin de la troisième partie