Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/302

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Il y eut des épisodes horribles.

Le Petit Journal du 31 mai 71, disait :

« Brunet était chez sa maîtresse quand on le fusilla, cette femme a été passée par les armes. Après cette double exécution, les scellés ont été apposés sur les portes de l’appartement. Hier quand on est venu pour enterrer les cadavres, la maîtresse de Brunet n’avait pas encore rendu le dernier soupir. On n’a pas voulu l’achever et la malheureuse a été transportée dans une ambulance. »

Or, ces malheureux avaient été victimes d’une ressemblance, Brunet ayant pu gagner Londres.

Billioray mort en Nouvelle Calédonie, Ferré arrêté quelques jours après, Vaillant qui put passer en Angleterre, furent passés plusieurs fois par les armes en effigie vivante. — Malheur à qui ressemblait à un membre de la Commune ou du Comité Central. Eudes, Cambon, Lefrançais, Vallès chaque fois qu’on trouva quelque analogie eurent des sosies fusillés dans plusieurs quartiers à la fois.

Un mercier nommé Constant, dénoncé par des ennemis, fut doublement accusé parce qu’il ressemblait à Vaillant et parce qu’on le crut Constant Martin ; on ne put l’exécuter qu’une fois.

Pendant ce temps l’assemblée de Versailles et les journaux réactionnaires glorifiaient l’armée du sang versé.

Quel honneur ! notre armée a vengé ses défaites par une victoire inestimable.

Journal des Débats.

Le dimanche 4 juin des quêtes furent faites à tous les offices pour les orphelins de la guerre. Madame Thiers et la maréchale de Mac-Mahon, étaient présidentes de cette œuvre ; — reprenant l’œuvre de l’ancienne société pour les victimes de la guerre. Amère dérision ! Horribles furent ces étapes où à la férocité inconsciente