Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/343

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au pillage et à l’assassinat ! — offenses envers le chef du gouvernement ! — offenses envers l’assemblée nationale !

Le président Merlin prit à partie tous les articles du Mot d’Ordre, celui du 2 avril prévenant Foutriquet que l’on emploiera contre lui tous les engins mortifères qu’on pourra inventer, celui du 3 qui traite de guignols les membres du gouvernement, ceux sur Blanqui, sur la maison de la place Saint-Georges, sur la colonne, de façon à épouvanter Gaveau, prononça le réquisitoire ; ses hallucinations ne réussirent qu’à la déportation perpétuelle, enceinte fortifiée pour Rochefort.

Moureau, secrétaire de rédaction, à la même perpétuité déportation simple.

Henri Maret, à cinq ans de prison.

Lockroy ayant poussé un peu trop loin une promenade en dehors Paris, fut gardé en prison à Versailles jusqu’à l’entrée des troupes. Foutriquet lui avait donné à choisir entre cette prison et son siège de député inviolable à l’assemblée, il avait préféré rester.

Madame Meurice qui vint me voir en prison me dit que son mari avait été également incarcéré.

Versailles aurait voulu arrêter toute la terre.

Quelques jours après le jugement de Rochefort, Gaveau que toutes les idées remuées devant lui avait achevé de détraquer devint tout à fait fou.

On jugea des petits enfants, les pupilles de la Commune ; ils avaient huit ans, onze ou douze ans, les plus grands quatorze ou quinze.

Combien moururent, en attendant la vingt-unième année dans les maisons de correction !

Comme l’Angleterre, la Suisse, refusa de rendre les fugitifs de la Commune ; elle garda Razoua que réclamait Versailles ; la Hongrie refusa de rendre Frankel. Roques de Filhol, maire de Puteaux, homme intègre, fut condamné au bagne, peut-être par dérision !