Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/368

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attendaient sur le rivage avec les premiers arrivés.

Nous trouvons là le père Malezieux, ce vieux de juin dont la tunique, au 22 janvier, avait été criblée de balles.

Lacour, celui qui, à Neuilly, était si furieux contre moi à cause de l’orgue.

Il y a, chez le cantinier, un beau et intelligent canaque qui (pour apprendre ce que savent les blancs) s’est fait garçon cantinier.

Nous retrouvons Cipriani, Rava, Bauër. Le père Croiset, de l’état-major de Dombrowski, notre ancien ami Collot, Olivier Pain, Grousset, Caulet de Tailhac, Grenet, Burlot du comité de vigilance, Charbonneau, Fabre, Champy, une foule d’amis un peu de partout, des groupes Blanquistes, de la Corderie du Temple des compagnies de marche. Rochefort, Place, tous ceux de la Virginie sont casés chez les premiers arrivés.

Nous avions reçu un premier courrier sur la Virginie, il nous parvint intact ; le commandant nous fit même constater que nos lettres n’avaient point été ouvertes : les marins, disait-il, n’étant pas des policiers. À la presqu’île Ducos, on recommença à visiter les correspondances. Ne demandez plus jamais une longue lettre à ceux qui, pendant des années, ont écrit ainsi à lettre ouverte.

Je songeais, en débarquant à la presqu’île, à l’un de mes plus anciens amis, Verdure. — Où donc est Verdure ? demandai-je, étonnée de ne pas le voir avec les autres ; il était mort.

Les correspondances restant naturellement trois et quatre mois en chemin, avaient été longtemps à se régulariser. Verdure ne recevant de lettres de personne, prit un chagrin dont il mourut ; un paquet de lettres qui lui avaient été adressées, arriva quelques jours après sa mort.

Une fois les courriers régularisés, on pouvait avoir