Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/371

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Il y a entre la forêt ouest et la mer une ligne de rochers volcaniques, les uns debout, pareils à des menhirs gigantesques ; les autres, semblables à des monstres couchés sur le rivage ; de grandes dalles de lave couvrent une partie du rivage.

Le mât des signaux domine la forêt ouest ; les hirondelles le couvrent d’un nuage noir.

Deux fois par an, les lianes qui couvrent la forêt se chargent de fleurs, presque toutes blanches, ou jaunes ; les feuilles ont toutes les formes possibles. Celles du tarot sont en fer de flèche, d’autres en forme de feuilles de vigne. La liane à pommes d’or fleurit comme l’oranger. La liane fuchsia couvre le sommet des arbres d’une neige de pendants d’oreilles d’un blanc de lait.

Une liane à feuilles de trèfle fleurit en corbeilles suspendues à un fil et pareilles à la fleur vivante du corail. Une autre liane a pour fleurs des milliers de pendants d’oreilles rouges.

Des arbustes sont couverts de minuscules œillets blancs. La pomme de terre arborescente est un arbuste ayant de petits tubercules à sa racine. La fleur et la graine sont semblables à celles des pommes de terre.

Le haricot arborescent dont la fleur bleue est ombrée de noir, est la seule peut-être qui ne soit pas jaune, blanche ou rouge.

La couleur violette est représentée par des minuscules pensées sauvages qui croissent parmi de petits liserons roses et de grands résédas sans odeur.

Du ricin partout, dans les forêts, sur les rochers, dans les brousses ; pendant les derniers jours, alors qu’on allait revenir, ayant demandé depuis longtemps des vers à soie de ricin, j’aperçus bon nombre de ricins qui en étaient couverts.

Dans ce pays les plantes à coton sont multiples, les insectes qui filent sont en grand nombre : l’araignée à soie, tend dans les bois ses gros fils argentés.