Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/372

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Là, nul animal n’a de venin, mais beaucoup fascinent leur proie : le scorpion attire à lui les insectes, la mouche bleue fascine le cancrelat, le flatte, le charme et l’emmène dans un trou où elle le suce.

Chaque arbre a son insecte pareil à son écorce ou à sa fleur.

La chenille du niaouli ne se distingue pas de la branche, d’innombrables familles de punaises (chaque arbre a la sienne,) y brillent comme des pierres précieuses (elles sont sans odeur). Comme en nos bois les fraises, les forêts de Calédonie sont rouges de petites tomates, grosses comme des cerises, odorantes et fraîches.

Des milliers d’arbustes aux fleurs d’héliotrope, au bois blanc, et creux comme le sureau, ont une baie semblable aux mûres de ronces pressées, elles donnent une goutte de jus, pareil au vin de Madère.

La graine guillochée d’une liane à fleurs jaunes trouvait jadis son analogie dans une tortue dont la race a disparu, la carapace était décorée des mêmes guillochures, l’animal vivait sans membres, autres que le cou et la tête, sous les mers où se trouvent les carapaces vides, vers les rives.

Sur un morne émerge une algue marine aux raisins violets ; elle s’étend plus vivante encore que dans les flots, elle se fait terrestre s’attachant peu à peu au sol.

C’est bien ainsi que se forment et se développent de la plante à l’être des organes nouveaux suivant les milieux.

Ainsi, nous ne savons pas nous servir encore de l’organe rudimentaire de la liberté, vienne le cyclone qui fera le monde nouveau, l’être s’y acclimatera comme ces fucus s’acclimatent à la terre après l’onde mouvante.

La mouche feuille (la psilla) qui vole pareille à un bouquet de feuilles, et quelquefois la mouche fleur plus