Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rare encore me sont apparues, l’une quatre fois en dix ans, l’autre deux dans les bois. Quand un niaouli dont nul ne sait l’âge, s’effondre tout à coup, on aperçoit dans la poussière qui fut l’arbre, des insectes plus étranges encore dont la race a disparu, et qui se multipliaient sous le triple feuilletage de la blanche écorce, depuis des siècles sur des siècles ; ils meurent au contact de l’air qui n’est pas le leur.

Deux fois par an, tombe apportée par les vents des déserts, la neige grise des sauterelles.

Quand ces abeilles des sables ont passé : plantations, feuilles des forêts, herbe des brousses, tout est dévoré, les troncs d’arbres même ont des morsures.

Peut-être en les balayant dans des fosses profondes, on obtiendrait des engrais nécessaires à la mince couche de terre végétale.

Les sauterelles n’attaquent qu’en dernier lieu les ricins, qui longtemps restent verts sur le dessèchement général.

J’ai raconté que j’avais demandé des œufs de vers à soie de ricin ou même de mûrier pour les acclimater au ricin. Mais les savants à qui je me suis adressée les faisaient d’abord venir à Paris au lieu de me les faire envoyer directement de Sydney, qui est à huit jours de la Calédonie. Dans les diverses pérégrinations ils étaient toujours éclos. J’aurais dû penser qu’ayant l’arbre il y avait l’insecte et chercher avec plus de persévérance.

Au milieu de la forêt ouest, dans une gorge entourée de petits mamelons, encore imprégnés de l’odeur âcre des flots, est un olivier dont les branches s’étendent horizontalement comme celles des mélèzes ; jamais aucun insecte ne vole sur ces feuilles vernies, au goût amer. Ses fruits, de petites olives, sont vernies aussi et d’un vert sombre.

Quelle que soit l’heure et la saison, une fraîcheur de