Page:Michel - La Commune, 1898.djvu/408

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Mais la science que rien n’arrête va si vite, que bientôt tous les mensonges disparaîtront devant elle.

La race prochaine dont les adolescents en sauront davantage que les plus savants d’entre nous, aura-t-elle l’horreur des mensonges et le respect de la vie humaine, elle n’ira pas semer de ses os les Madagascar ni y fusiller les indigènes à son plaisir sans avoir l’excuse comme Gallifet ou Vacher de la rage du sang.

On ne l’emploiera pas cette jeunesse-là, à garder paisible le boucher Abdul-Hamid pendant sa hideuse besogne. On ne l’enverra pas, comme les soldats d’Espagne, assassiner à Cuba ceux qui se révoltent pour la liberté ou faire le service des tortureurs de Montjuick.

Nous sommes aujourd’hui plus asservis que le jour où l’assemblée de Versailles trouva trop libéral le gnome Foutriquet, mais l’idée se fait plus libre et plus haute toujours.

Qu’on se souvienne du cri de la jeunesse des écoles l’année dernière.

Haut les cœurs !

Pour la sainte indépendance, camarades, levons-nous !

Attendons la terrible envergure que l’exposition de 1900 va donner aux connaissances humaines.

Aujourd’hui 2 janvier 1898 où je termine ce livre, la photographie ouvre la route, les rayons X qui permettent de voir à travers les chairs ce qui tue la vivisection au moment où disparaît la férocité chez les peuples, pense-t-on que la volonté, l’intelligence humaine ne sera pas libre ? — Voilà plus de six ans de cela, il me souvient d’un soir, salle des Capucines, où laissant aller ma pensée, je regardais en avant, je hasardai cette idée que la pensée étant de l’électricité, il serait possible de la photographier et comme elle n’a pas de langue, elle serait tracée en signes pareils à