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 » Le Conseil des Ministres,
» Comte de Palikao, Henri Chevreau, Amiral Rigault de Genouilly, Jules Brame, Latour-d’Auvergne, Grandperret, Clément Duvernois, Magne, Busson, Billot, Jérôme David. »

Quelque habile que fût cette proclamation, l’idée ne vint à personne que l’Empire pouvait survivre à la reddition d’une armée avec ses canons, ses armes, son équipement, de quoi lutter et vaincre.

Paris ne s’attarda pas à s’inquiéter de Napoléon III, la république existait avant d’être proclamée.

Et plus haut que la défaite dont la honte était à l’Empire, l’évocation de la République mettait une lueur sur tous les visages, l’avenir s’ouvrait dans une gloire.

Une mer humaine emplissait la place de la Concorde.

Au fond étaient en ordre de bataille les derniers défenseurs de l’Empire, gardes municipaux et sergents de ville se croyant obligés d’obéir à la discipline du coup d’État, mais on savait bien qu’ils ne pourraient le réveiller d’entre les morts.

Vers midi, arrivèrent, par la rue Royale, des gardes nationaux armés.

Devant eux, les municipaux sabre au clair se formèrent en bataillon serré : — ils se replièrent avec les sergents de ville quand les gardes nationaux s’avancèrent baïonnette au canon.

Alors il y eut un grand cri dans la foule, une clameur monta jusqu’au ciel comme semée dans le vent :

Vive la République !

Les sergents de ville et les municipaux entouraient le corps législatif, mais la foule envahissante, allait jusqu’aux grilles criant : Vive la République !