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du Tiers tiennent enclose la fleur même de la Révolution. Leurs vœux si sages, si larges, si clairvoyants, si complets, ne sont point encore tous exaucés aujourd’hui. Ils restent, après cent quarante ans, la Charte populaire par excellence.

De loin, Gustave Doulcet suivait avec une attention fervente les solennels débats qui se déroulaient à Versailles. En juin, les députés du Tiers avaient juré de ne pas se séparer avant d’avoir donné une Constitution à la France. Les États Généraux étaient devenus l’Assemblée Nationale, qui s’appela plus tard l’Assemblée Nationale Constituante. Elle entendait substituer, à la volonté royale, le règne de la Loi. Patiemment, brisant les résistances de la cour et de la noblesse, elle se frayait, dans la forêt des préjugés, une longue clairière. Tandis que La Fayette et Sieyès préparaient la Déclaration des Droits de l’Homme, préface nécessaire de la Constitution, le peuple de Paris ouvrait la Bastille.

Ces progrès enflammaient le neveu de l’abbesse. Il s’exalta plus encore lorsque parvint à Caen, le 7 août au matin, une lettre de Gabriel de Cussy, l’un des députés normands. Dans la nuit du 4 au 5 août, l’Assemblée Nationale