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CHAPITRE II

CHEZ MADAME DE BRETTEVILLE


Charlotte et sa sœur quittèrent l’Abbaye-aux-Dames en avril 1791. Bien que les ordres monastiques fussent supprimés depuis près d’un an, les religieuses restaient libres de vivre dans leur couvent. Mais elles ne s’y sentaient plus en sûreté. À Caen même, on accrochait parfois, à la porte de leur église, en manière de menace, des poignées de verges. C’était l’arme populaire. En maints endroits, la multitude avait flagellé des femmes qui assistaient à la messe des prêtres non assermentés.

Les deux jeunes filles rejoignirent leur père à la Ferme des Bois. Leur frère aîné avait émigré. Le second se disposait à le rejoindre. Mais la Révolution avait aggravé la gêne au