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d’allégresse. Et dans une apothéose, émouvante de simple grandeur, le 14 juillet 1790, à la fête de la Fédération, toutes les provinces avaient scellé au Champ-de-Mars l’Unité Nationale.

Chez la jeune fille, le désir de suivre de plus près ces grands événements s’ajoutait au souci de ménager son père, de lui épargner à la fois un surcroît de dépenses et d’irritantes querelles. C’est alors qu’elle décida de retourner à Caen, d’y demander asile à sa tante, Mme de Bretteville. Laissant sa sœur Éléonore près de leur père, elle les quitta tous deux en juin 1791.

En réalité, Mme de Bretteville était, non pas la tante de Charlotte Corday, mais sa cousine. L’une et l’autre étaient des arrière-petites-filles de Corneille. Et elles s’en montraient également fières. Cette communauté de sentiments aurait suffi à les rapprocher, tant était vif dans leur famille l’orgueil de cette descendance.

Mais Mme de Bretteville s’était surtout attachée à sa jeune parente depuis la mort de sa fille unique, en 1788. Deux ans plus tard, elle