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de ces excès qui défigurent à ses yeux la Révolution, celle dont elle a vu briller la figure radieuse dans la nuit du 4 août.

Nombre de députés, tout en votant le principe de la peine de mort, voudraient éviter l’exécution du roi, les uns par crainte d’en faire un martyr, les autres par simple humanité. Beaucoup de modérés, de Girondins, proposent l’appel au peuple, qui seul pourrait accorder la grâce. Marat, après d’autres Montagnards, le combat âprement. Il lui faut la tête du roi. Avant le procès, il a écrit dans son journal : « Je ne croirai à la République que lorsque la tête de Louis XVI ne sera plus sur ses épaules. » Au cours même des débats, il insiste : « Point de sûreté, point de repos tant que la tête du tyran ne sera pas abattue. » À une faible majorité, 387 voix contre 334, l’exécution est votée.

Charlotte s’en afflige. Elle tremble pour l’avenir, pour la paix de son pays. Elle écrit à son amie Rose Fougeron : « Je frémis d’horreur et d’indignation. Tout ce qu’on peut rêver d’affreux se trouve dans l’avenir que nous préparent de tels événements… Tous ces hommes qui devaient nous donner la liberté l’ont assassinée. Ce ne sont que des bour-