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reaux. » Et, pour elle, Marat est le chef de ces bourreaux.

Elle est toujours aux aguets lorsque, le 12 avril 93, la Convention se tourne de nouveau contre Marat. N’a-t-il pas déchaîné ces émeutes, ces scènes de pillage qui ont troublé Paris à la fin de février ? N’a-t-il pas excité même à l’insurrection contre l’Assemblée ?

En effet. Comme au moment des massacres de septembre, Marat soutient que le peuple, « désespérant d’une Assemblée qui encourage le crime par l’impunité », doit se sauver lui-même. Le matin même de ces émeutes, il a écrit dans son journal, qui s’appelle maintenant le Journal de la République : « On ne doit pas trouver étrange que le peuple, poussé au désespoir, se fasse lui-même justice. Dans tous les pays où les droits du peuple ne sont pas de vains titres, le pillage de quelques magasins, à la porte desquels on pendrait les accapareurs, mettrait fin aux malversations. »

Et, d’autre part, comme président des Jacobins, il a bien signé un appel à l’insurrection contre l’Assemblée : « Oui, la contre-