Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/103

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

accordées aux soldats. Depuis près d’un an, ils en étaient privés. Seuls, les officiers bénéficiaient de « congés de détente », qui les autorisaient à rejoindre leur femme dans une ville désignée de l’arrière-front.

17 juillet 1915.

— Non, non, pas de paix boiteuse, pas de paix qui permette à l’ennemi de se relever, de préparer la revanche à son tour. Une paix d’écrasement.

L’homme qui tenait ce rude langage lança encore, dans un fier hochement de tête :

— J’ai un fils de quatorze ans, moi. Je ne veux pas qu’on me le tue.

Tant de féroce ingénuité m’assied. Ainsi, ce père admet qu’on tue sans fin mille jeunes Français par jour, afin d’éviter à son petit garçon la menace d’une guerre problématique !

Oui, problématique. Car bien fin qui pourrait prévoir les lendemains d’un conflit sans précédent.