Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/129

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on devrait prendre des mesures pour arrêter ce courant que le gouvernement a vraiment encouragé depuis les incidents d’Agadir. »

Et en avril 1914, au moment de la visite à Paris des souverains anglais, il dénonce encore « la poussée de nationalisme — pour ne pas dire de chauvinisme — que les dirigeants ont fait naître pour faire accepter le principe de la loi de trois ans, ses conséquences économiques et financières. »

Cette campagne en faveur de la loi de trois ans, « réponse à l’accroissement de forces de l’empire allemand », l’inquiète : « Il est défendu, sous peine de passer pour traître, d’émettre un doute sur la nécessité de l’adopter. Cette propagande poursuit son œuvre sans souci des dangers qu’elle fait naître… Le malaise est grand dans le pays. Mais on ferme les yeux et l’on marche en avant. »

Il s’interroge anxieusement : « Est-il vrai que le cabinet de Pétersbourg ait imposé au pays l’adoption de la loi de trois ans et qu’il pèse de tout son poids pour en obtenir le maintien ?… On a vu l’ambassadeur de France à Pétersbourg prendre, contrairement à tous les usages, une initiative assez dangereuse pour l’avenir de son pays. »