Page:Michel Corday - Les Hauts Fourneaux, 1922.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

allemand. Il s’intéressait à son ennemi : « Depuis quelques jours, il est enrhumé. Il toussait tout le temps. Mais maintenant, il va un peu mieux. »

Clemenceau juge que l’insurrection irlandaise et les grèves russes nuiraient actuellement à une offensive. Il veut attendre l’an prochain. L’an prochain ! Il prévoit donc dès maintenant une troisième année de guerre ?

Du reste, j’entends souvent discuter de la date d’une offensive. (Hélas ! Je ne peux plus m’en désintéresser. Proche, René n’en sera pas. Lointaine, il peut en être.) Nombre de gens se rangent à l’avis de Clemenceau. Au contraire, beaucoup de généraux, quelques stratèges civils, invoquent la nécessité de « décongestionner » Verdun sans attendre. Le Haut Commandement penche de leur côté. Mais sans doute ne lui déplairait-il pas d’y être poussé par les Chambres et le Gouvernement.

8 mai 1916.

Viviani et Albert Thomas partent pour la Russie. J’espérais qu’ils travailleraient là-bas à