Page:Michel Martin - Livre Henoch ethiopien, Letouzey, 1906.djvu/17

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Elle lui permet au moins de faire sans peine le départ des conclusions qui jaillissent de l’étude des documents et des faits, les seules qui s’imposent et qui restent, de celles qui n’ont pour point d’appui que des systèmes préconçus.

Il semble donc qu’une des œuvres les plus urgentes en ces matières soit de vulgariser les sources par des traductions critiques.

On y travaille pour la Bible depuis quelque temps. La traduction de Crampon, « revisée par des Pères de la Compagnie de Jésus avec la collaboration de professeurs de Saint-Sulpice, » a évincé dans ces derniers mois la traduction protestante de Segond, qui longtemps avait régné chez nous sans partage ; et de plusieurs côtés commencent à paraître des traductions et commentaires, très au point, des diverses parties de la Bible.

Seule, la littérature qu’on pourrait appeler extrabiblique est restée jusqu’ici en dehors du mouvement. Les Annales des rois d’Assyrie, les légendes mythologiques des Babyloniens, leurs textes rituels et juridiques, leurs psaumes et leurs hymnes, les inscriptions phéniciennes, les livres apocryphes de l’Ancien et du Nouveau Testament, les Targums, sont confinés ou disséminés dans des ouvrages spéciaux ou dans des traductions en langues étrangères, où ils gisent inconnus et inaccessibles à la foule des lecteurs.

C’est cette lacune que je voudrais combler, en publiant dans des recueils manuels à la portée du grand public la traduction critique et annotée de tous ces documents, à l’exception des Apocryphes du Nouveau Testament.

L’entreprise n’est pas sans difficultés, je ne me le dissimule pas. Elle ne saurait être l’œuvre ni d’un jour ni d’un homme. J’ose espérer que ceux qui y prendront intérêt voudront bien m’accorder quelque crédit, et que les collaborateurs ne me feront pas défaut.