Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/466

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les fonds et tous les biens vacants reviennent au fisc : c’est que tout patrimoine particulier est patrimoine public par indivis ; tout propriétaire particulier manquant, le patrimoine particulier n’est plus désigné comme partie, et se trouve confondu avec la masse du tout. D’après la loi Papia Poppea (Des déshérences), le patrimoine du célibataire sans parents revenait au fisc, non comme héritage, mais comme pécule, ad populum, dit Tacite, tanquam omnium parentem

Les premières cités se composèrent d’un ordre de nobles et d’une foule de peuple. De l’opposition de ces éléments résulta une loi éternelle, c’est que les plébéiens veulent toujours changer l’état des choses, les nobles le maintenir ; aussi dans les mouvements politiques donne-t-on le nom d’optimales à tous ceux qui veulent maintenir l’ancien état des choses {d’ops, secours, puissance, entraînant une idée de stabilité).

Ici nous voyons naître une double division : 1. La première, des sages et du vulgaire. Les héros avaient fondé les États par la sagesse des auspices. C’est relativement à cette division que le vulgaire conserva l’épithète de profane, les nobles ou héros étant les prêtres des cités héroïques. Chez les premiers peuples, on ôtait le droit de cité par une sorte d’excommunication (aqua et igne interdicehantur). 2. La seconde division fut celle de civis, citoyen, et hostis, hôte, étranger, ennemi ; les premières cités se composaient des héros et de ceux auxquels ils avaient donné asile. Les héros, selon Aristote, juraient une éternelle inimitié aux plébéiens, hôtes des cités héroïques[1].

  1. L’hospitalité héroïque entraîna aussi dans d’autres occasions l’idée d’ini-