Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/532

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phéniciens, dont les Grecs aimaient déjà les récits non moins que les marchandises, à peu près comme l’Europe accueille maintenant tout ce qui vient des Indes. Il n’est donc point contradictoire qu’Homère n’ait pas vu l’Égypte, et qu’il raconte tant de choses de l’Égypte et de la Libye, de la Phénicie et de l’Asie en général, de l’Italie et de la Sicile, d’après les rapports que les Phéniciens en faisaient aux Grecs.

Il n’est pas si facile d’accorder cette recherche et cette délicatesse dans la manière de vivre que nous observions tout à l’heure, avec les mœurs sauvages et féroces qu’il attribue à ses héros, particulièrement dans l’Iliade. Dans l’impuissance d’accorder ainsi la douceur et la férocité, ne placidis coeant immitia, on est tenté de croire que les deux poèmes ont été travaillés par plusieurs mains, et continués pendant plusieurs âges. Nouveau pas que nous faisons dans la recherche du véritable Homère.