Page:Michelet - Œuvres complètes Vico.djvu/628

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latines, nous trouvons que ce mot dut venir du nominatif vas ; chez les Grecs bas et chez les barbares was, d’où wassus et enfin vassalus,

A la suite des fiefs roturiers personnels, vinrent les réels. Nous les avons vus commencer chez les Romains avec l’institution du cens. Les plébéiens qui reçurent alors le domaine bonitaire des champs que les nobles leur avaient assignés, et qui furent dès lors sujets à des charges non seulement personnelles, mais réelles, durent être désignés les premiers par le nom de mancipes, lequel resta ensuite à ceux qui sont obligés sur biens immeubles envers le trésor public. Ces plébéiens qui furent ainsi liés, nexi, jusqu’à la loi Petilia, répondent précisément aux vassaux que l’on nommait hommes liges, ligati. L’homme lige est, selon la définition des feudistes, celui qui doit reconnaître pour amis et pour ennemis tous les amis et ennemis de son seigneur. Cette forme de serment est analogue à celle que les anciens vassaux germains prêtaient à leur chef, au rapport de Tacite ; ils juraient de se dévouer à sa gloire. Les rois vaincus auxquels le peuple romain regna dono dabat (ce qui équivaut à beneficio dabat), pouvaient être considérés comme ses hommes liges ; s’ils devenaient ses alliés, c’était de cette sorte d’alliance que les Latins appelaient fœdus inæquale. Ils étaient amis du peuple romain dans le sens où les empereurs donnaient le nom d’amis aux nobles qui composaient leur cour. Cette alliance inégale n’était autre chose que l’investiture d’un fief souverain. Cette investiture était donnée avec la formule que nous a laissée Tite-Live, savoir, que le roi allié servaret majestatem populi Romani ; précisément de la même manière que le