essaya, comme les empereurs Zénon et Anatase, d’imposer aux évêques un credo de sa façon, où l’on nommerait Dieu sans faire mention de la distinction des trois personnes. Le premier évêque auquel il montra cette pièce la rejeta avec mépris, et l’aurait déchirée s’il eût été plus près du prince. La patience de celui-ci indique assez combien il ménageait l’Église[1].
Ces grossiers essais de résurrection du gouvernement impérial entraînèrent le renouvellement de la fiscalité qui avait ruiné l’empire. Chilpéric fit faire une sorte de cadastre, exigeant, dit Grégoire de Tours, une amphore de vin par demi-arpent. Ces exactions, peut-être inévitables dans la lutte terrible que la Neustrie soutenait contre l’Ostrasie secondée des barbares, n’en parurent
- ↑ Voy. dans Grég. de Tours (l. VI, c. xxii) sa clémence envers un évêque qui avait dit, entre autres injures, qu’en passant du royaume de Gontran dans celui de Chilpéric, il passait de paradis en enfer. — Cependant, ailleurs il se plaint amèrement des évêques (ibid., l. VI, c. xlvi) ; « Nullum plus odio habens quam ecclesias ; aiebat enim plerumque : Ecce pauper remansit fiscus noster, ecce divitiæ nostræ ad ecclesias sunt translatæ ; nulli penitus, ni soli episcopi regnant ; periit honor noster, et transiit ad episcopos civitatunt. »
Vivit enim, nam mors quem tulit ipsa timet.
Crevit adhuc potius justus post funera ; nam qui
Fictile vas fuerat, gemma superna micat.
Hujus opem et meritum mutis data verba loquuntur,
Redditus et cæcis predicat ore dies.
Nunc vir apostolicus, rapiens de carne trophæum,
Jure triumphali considet arce throni.