Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/303

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
245
MONDE GERMANIQUE.

fut longtemps après invité par quelqu’un à revenir dans les Gaules, et débarquant à Marseille, il fut reçu par l’évêque Théodore qui lui donna des chevaux, et il alla rejoindre le duc Mummole. Mummole occupait alors, comme nous l’avons dit, la cité d’Avignon. Mais à cause de cela le duc Gontran-Boson se saisit de l’évêque Théodore et le fit garder, l’accusant d’avoir introduit un étranger dans les Gaules, et de vouloir par ce moyen soumettre le royaume des Francs à la domination de l’empereur. Théodore produisit, dit-on, une lettre signée de la main des grands du roi Childebert, et il dit : « Je n’ai rien fait par moi-même, mais seulement ce qui nous a été commandé par nos maîtres et seigneurs. » … « Gondovald se réfugia dans une île de la mer, pour y attendre l’événement. Le duc Gontran-Boson partagea avec un des ducs du roi Gontran les trésors de Gondovald, et emporta, dit-on, en Auvergne une immense quantité d’or, d’argent et d’autres choses. »

Avant de se décider pour ou contre le prétendant, le roi d’Ostrasie envoya demander à son oncle Gontran la restitution des villes qui avaient fait partie du patrimoine de Sigebert. « Le roi Childebert envoya vers le roi Gontran l’évêque Egidius, Gontran-Boson, Sigewald et beaucoup d’autres. Lorsqu’ils furent entrés, l’évêque dit : « Nous rendons grâces au Dieu tout-puissant, ô roi très-pieux, de ce qu’après bien des fatigues il t’a remis en possession des pays qui dépendent de ton royaume. » Le roi lui dit : « On doit rendre de dignes actions de grâces au Roi des rois, au Seigneur des seigneurs, dont la miséricorde a daigné accomplir ces