Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
317
CARLOVINGIENS.

dynastie carlovingienne. Ordinairement deux frères règnent ensemble : Pépin et Martin, Pépin et Carloman, Carloman et Charlemagne. Quand il y a un troisième frère (par exemple Grifon, frère de Pépin le Bref), il est exclu du partage.

Cette royauté de Pépin, fondée par les prêtres, fut dévouée aux prêtres. Le descendant de l’évêque Arnulf, le parent de tant d’évêques et de saints, donna grande influence aux prélats.

Partout les ennemis des Francs se trouvaient être ceux de l’Église, Saxons païens. Lombards persécuteurs du pape, Aquitains spoliateurs des biens ecclésiastiques. La grande guerre de Pépin fut contre l’Aquitaine. Il ne fit qu’une campagne en Saxe, obtenant la liberté de prédication pour les missionnaires[1], et laissant faire au temps. Deux campagnes suffirent contre les Lombards, le pape Étienne était venu lui-même implorer le secours des Francs. Pépin força les Alpes, força Pavie, et exigea du Lombard Astolph qu’il rendît, non pas à l’empire grec, mais à saint Pierre et au pape[2], les villes de Ravenue, de l’Émilie, de la Pentapole et du duché de Rome. Il fallait que les Lombards et les Grecs fussent bien peu à craindre, pour que Pépin crût ces provinces en sûreté dans les mains désarmées d’un prêtre.

  1. De plus un tribut de trois cents chevaux. Annal. Met., ap. Scrip. Fr., V, 336. Le cheval était la principale victime qu’immolaient les Perses et les Germains. Le pape Zacharie (Epist. 142) recommande à Boniface d’empêcher qu’on ne mange de chair de cheval, sans doute comme viande de sacrifice.
  2. Il répondit aux réclamations de l’empereur, qu’il avait entre-