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HISTOIRE DE FRANCE.

(780-802)  : fondations à la fois ecclésiastiques et militaires, où les chefs les plus dociles prendraient le titre de comtes, pour exécuter contre leurs frères les ordres des évêques. Des tribunaux élevés par toute la contrée durent poursuivre les relaps, et leur faire comprendre à leurs dépens la gravité de ces vœux qu’ils faisaient et violaient si souvent. C’est à ces tribunaux que l’on fait remonter l’origine des fameuses cours Weimiques qui, véritablement, ne se constituèrent qu’entre le xiiie et le xve siècle[1]. Nous avons déjà vu que les nations germaniques faisaient volontiers remonter leurs institutions à Charlemagne. Peut-être le secret terrible de ces procédures aura-t-il rappelé vaguement, dans l’imagination des peuples, les mesures inquisitoriales employées jadis contre leurs aïeux par les prêtres de Charlemagne ; ou, si l’on veut voir dans les cours Weimiques un reste d’anciennes institutions germaniques, il est plus probable que ces tribunaux d’hommes libres qui frappaient dans l’ombre un coupable plus fort que

    et le gouvernement des fermes royales. » Astronom. Vita Ludov. Pii, c. 3, ap. Scr. Fr., VI, 88. — Les abbés remplissent ici des fonctions militaires. Charlemagne écrit à un abbé de Saxe de venir avec des hommes bien armés et des vivres pour trois mois. Caroli M. Espit., 21, ap. Scr. Fr., V, 633.

    Vita S. Sturmii, abassumptis at. Fuld., ap. Scr. Fr., V, 447. « Karolus… universis sacerdotibus, abbatibus, presbyteris… totam illam provinciam in parochias epitcopales divisit… Tunc pars maxima beato Sturmio populi et terræ illius ad procurandum committitur. » Annal. Franc, ap. Scr. Fr., V, 26. « Divisitque ipsam patriam inter presbyteros et episcopos, seu et abbates, ut in eis baptizarent et prædicarent. » — Idem, Chron. Moissiac, ibid. 71.

  1. Grimm.