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CARLOVINGIENS.

épousé une fille de Didier, une sœur de celle que Charlemagne épousa et qu’il renvoya outrageusement à son père. Tassillon se trouvait ainsi beau-frère du duc lombard de Bénévent. Celui-ci s’entendait avec les Grecs, maîtres de la mer ; Tassillon appelait les Slaves et les Avares. Les mouvements des Bretons et des Sarrasins les encourageaient. Mais les Francs cernèrent Tassillon avec trois armées ; vaincu sans combat, il fut accusé de trahison dans l’assemblée d’Ingelheim, comme un criminel ordinaire, convaincu, condamné à mort ; puis rasé et enfermé au monastère de Jumiéges. La Bavière périt comme nation. Le royaume des Lombards avait péri aussi ; il en restait dans les montagnes du midi le duché de Bénévent, que Charlemagne ne put jamais forcer, mais qu’il affaiblit et troubla, en opposant un concurrent au fils de Didier que les Grecs ramenaient.

Charlemagne eut un tributaire de plus, et de plus une guerre. Il en était de même en Allemagne ; parvenu sur l’Elbe, en face des Slaves, il s’était vu obligé d’intervenir dans leurs querelles, et de seconder les Abodrites contre les Wiltzi (ou Weletabi). Les Slaves donnèrent des otages. L’Empire parut avoir gagné tout ce qui est entre l’Elbe et l’Oder, s’étendant toujours, toujours s’affaiblissaut.

Entre les Slaves de la Baltique et ceux de l’Adriatique, derrière la Bavière devenue simple province, Charlemagne rencontrait les Avares, cavaliers infatigables, retranchés dans les marais de la Hongrie, qui de là fondaient à leur choix sur les Slaves et sur l’empire grec. Tous les hivers, dit l’historien, ils al-