Page:Michelet - Histoire de France - Lacroix 1880 tome 1.djvu/67

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
CELTES ET IBÈRE.

des Galls. Les nouveaux venus, qui s’établirent principalement au centre de la France, sur la Seine et la Loire, avaient, ce semble, plus de sérieux et de suite dans les idées ; moins indisciplinables, ils étaient gouvernés par une corporation sacerdotale, celle des druides. La religion primitive des Galls, que le druidisme kymrique vint remplacer, était une religion de la nature, grossière sans doute encore, et bien loin de la forme systématique qu’elle put prendre dans la suite chez les gaëls d’Irlande[1]. Celle des druides kymriques, autant que nous pouvons l’entrevoir à travers les sèches indications des auteurs anciens, et dans les traditions fort altérées des Kymrys modernes du pays de Galles, avaient une tendance morale beaucoup plus élevée ; ils enseignaient l’immortalité de l’âme. Toutefois, le génie de cette race était trop matérialiste pour que de telles doctrines y portassent leur fruit de bonne heure. Les druides ne purent la faire sortir de la vie de clan ; le principe matériel, l’influence des chefs militaires subsista à côté de la domination sacerdotale. La Gaule kymrique ne fut qu’imparfaitement organisée. La Gaule gallique ne le fut pas du tout : elle échappa aux druides, et, par le Rhin, par les Alpes, elle déborda sur le monde.

C’est à cette époque que l’histoire place les voyages de Sigovèse et Bellovèse, neveux du roi des Bituriges, Ambigat, qui auraient conduit les Galls en Germanie et en Italie. Ils allèrent, sans autre guide que les oiseaux dont ils observaient le vol. Dans une autre

  1. Voy. les Éclaircissements à la fin de ce chapitre.