Aller au contenu

Page:Michelet - La Pologne martyr, Dentu, 1863.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Nul complot récent qui explique cet évènement atroce. C’étaient d’anciens prisonniers politiques. Leurs familles croyaient que l’arrivée de l’empereur, la célébration prochaine du vingt-cinquième anniversaire de son événement, pourraient leur valoir leur grâce. c’est la grâce qu’ils ont eue.

Est-ce bien vous, messieurs, vous pleins de l’esprit de la France, nourris d’elle et de sa pensée : vous, Français bien plus que Russes, qui pouvez ordonner ces barbares, ces ignobles supplices ?

Nous n'ignorons pas l’épouvantable terreur qui pèse sur vous. Une main de fer vous rive à ces affreux jugements et vous fait signer ces arrêts. Plus d'un briserait son épée, s’il ne risquait que de mourir.

Nous vous connaissons, nous savons que, quand vous êtes loin des regards, vous hasardez d'être humains. Je pourrais dire où et comment, mais je ne vous dénoncerai pas. Il est à croire qu’au 20 juillet Vous avez réduit le nombre des victimes qu’on vous demandait. De trente-quatre qu'on vous fit juger, trente vivront : ils vont en Sibérie.

Quel était le crime de ces Polonais ? Celui de penser exactement comme vous.

Qui plus que vous déteste, exècre le gouvernement barbare de ces Allemands bâtards qui écrasent la Russie ? Le plupart d’entre vous, messieurs, si on leur ouvrait le cœur, qu’y trouverait-on, sinon la révolution, la foi du 14 décembre, l'impérissable étin-