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VII

LES ENFANTS. — LA LUMIÈRE — L’AVENIR


La première impression du berceau revient toute-puissante au dernier âge. La lumière dont l’enfant eut les tièdes caresses à l’éveil de la vie, cette mère universelle qui l’accueillit avant sa mère, qui lui révéla sa mère même dans l’échange du premier regard, elle réchauffe, charme son déclin, des douceurs du couchant, d’une aube d’avenir.

Nous la trouvons d’avance, la future Vita nuova, dans la société des enfants. Voilà déjà les anges, les âmes à l’état pur, que nous espérons voir. La puissance de vie est si forte dans ces fleurs mobiles, dans ces ardents petits oiseaux, de jeu infatigable, que je ne sais quelle jouvence émane d’eux. Le cœur le plus atteint, celui qui le mieux couve le trésor de ses souvenirs et chérit ses blessures, se trouve malgré lui rafraîchi et renouvelé. En-