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CHAPITRE IV

SERMENT DU JEU DE PAUME


Serment du Jeu de paume, 20 juin 1789. — L’Assemblée errante. — Coup d’État ; projet de Necker ; déclaration du roi, 23 juin 1789 ; l’Assemblée refuse de se séparer. — Le roi prie Necker de rester, mais ne révoque point sa déclaration.


Les voilà dans le Jeu de paume, assemblés malgré le roi… Mais que vont-ils faire ?

N’oublions pas qu’à cette époque l’Assemblée tout entière est royaliste, sans excepter un seul membre[1].

N’oublions pas qu’au 17, quand elle se donna le titre d’Assemblée nationale, elle cria : « Vive le roi ! » Et quand elle s’attribua le droit de voter l’impôt, déclarant illégal l’impôt perçu jusqu’alors, les opposants étaient sortis plutôt que de consacrer par leur présence cette atteinte à l’autorité royale[2].

Le roi, cette vieille ombre, cette superstition antique, si puissante dans la salle des États géné-

  1. Voir plus loin, au 22 juillet, une note relative à Robespierre.
  2. C’est ce qui me paraît résulter du chiffre comparé des votes. L’illégalité de l’impôt non consenti, etc., fut voté à l’unanimité par les quatre cent vingt-six députés qui restaient seuls dans la salle. (Archives du royaume. Procès-verbaux manuscrits de l’Assemblée nationale.)