Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/109

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se dire chef de la Ligue. L’occasion semblait, il est vrai, favorable. Les désordres de janvier avaient alarmé vivement la propriété. Devant ce grand intérêt social, on supposait que tout intérêt politique allait pâlir. La désorganisation était effrayante ; le pouvoir n’avait garde d’y remédier ; ici il était mort en réalité, et là il faisait le mort, comme disait un des Lameth. Beaucoup avaient déjà assez de révolution, et trop ; de découragement, ils auraient volontiers sacrifié les songes d’or qu’ils avaient faits, à la paix, à l’unité.

Au même moment (du 1er au 4 février), deux événements de même sens :

D’abord s’ouvre le club des impartiaux (Malouet, Virieu, etc.). Leur impartialité consistait, ils le disent dans leur déclaration, à rendre force au roi et à conserver des terres à l’Église, à subordonner l’aliénation des biens du clergé à la volonté des provinces.

Le 4 février, le roi se présente à l’improviste dans l’Assemblée, prononce un discours touchant, qui étonne et attendrit… Chose incroyable, merveilleuse ! le roi était secrètement épris de cette constitution qui le dépouillait. Il loue, il admire spécialement la belle division des départements. Seulement il conseille à l’Assemblée d’ajourner une partie des réformes. Il déplore les désordres, il défend, console le Clergé et La Noblesse ; mais enfin il est, avant tout, dit-il, l’ami de la constitution.

Il se présentait ainsi à l’Assemblée embarrassée