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l’Assemblée l’avait été pour n’écouter point. Le retentissement n’en fut pas moins très grand dans le clergé. Des milliers de prêtres écrivirent à Robespierre leur vive reconnaissance. Il reçut en un mois pour mille francs de lettres, et des vers en toute langue, des poèmes entiers, de cinq cents, sept cents, quinze cents vers, en latin, en grec, en hébreu.

Robespierre continua de parler pour le Clergé[1]. Le 16 juin 1790, il demanda que l’Assemblée pourvût à la subsistance des ecclésiastiques de soixante-dix ans qui n’avaient ni bénéfices ni pensions. Le 16 septembre, il réclama pour certains ordres religieux, que l’Assemblée avait à tort comptés parmi les Mendiants. Bien tard encore, le 19 mars 1791, en pleine guerre ecclésiastique, lorsque le clergé inférieur, entraîné par les évêques, laissait bien peu d’espoir qu’on pût le concilier à l’esprit de la Révolution, Robespierre réclama contre les mesures de sévérité qu’on voulait prendre ; il dit qu’il serait absurde de faire une loi spéciale contre les discours

    dans le Point du jour, ni dans l’Ami du peuple, ni dans le Moniteur (ni dans l’Histoire parlementaire, qui suit très docilement le Moniteur, ici et ailleurs, par exemple dans l’erreur volontaire du Moniteur, relativement à la générosité prétendue du Clergé dans la nuit du 4 août. (Voir mon premier volume.) M. Villiers raconte que Robespierre fut sensible aux nombreux remerciements en vers qu’il reçut. Dînant avec M. Villiers, il lui dit : « On prétend qu’il n’y a plus de poètes ; vous voyez que moi, j’en sais faire. »

  1. Une seule fois il lui parut contraire, mais dans une occasion où il était impossible de lui être favorable, lorsqu’un député prêtre demandait que les ecclésiastiques fussent élus par les ecclésiastiques. Les excepter de la règle universelle, l’élection par le peuple, c’eût été les reconstituer comme corps.