Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 2.djvu/374

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sions faciles, d’hommes ardents, impatients, avaient renouvelé le club ; l’Assemblée y était, sans doute, mais la future Assemblée. Pour elle seule parlait Robespierre.

Charles de Lameth arrive, le bras en écharpe ; on fait volontiers silence. Tout le monde était convaincu qu’il était pour Robespierre, il parla pour Mirabeau ! Le vicomte de Noailles déclara que le comité avait entendu le décret autrement que Mirabeau et Lameth, dans le sens de Robespierre. Celui-ci reprit la parole, avec toute l’assemblée pour lui, le président réduit au silence… au silence, Mirabeau !

Voilà les Lameth bien malades ! Fondateurs des Jacobins, ils les voient échapper. Leur popularité datait surtout du jour où ils luttèrent contre Mirabeau sur le droit de paix et de guerre ; et les voilà compromis, associés à Mirabeau dans les défiances publiques. Ils vont enfoncer, se noyer, s’ils ne trouvent moyen de se séparer violemment de celui-ci, de le jeter à la mer, et si, d’autre part, leur guerre au clergé ne leur ramène l’opinion.

Il est bien juste de dire que les prêtres faisaient tout ce qu’il fallait pour mériter la persécution. Ils avaient eu l’adresse de faire reculer dans l’ombre la question des biens ecclésiastiques, de mettre en lumière, en saillie, la question du serment. Ce serment, qui ne touchait en rien la religion, ni le caractère sacerdotal, le peuple ne le connaissait pas, et il croyait volontiers que l’Assemblée imposait aux prêtres une sorte d’abjuration. Les évêques décla-