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CHAPITRE VIII

LE PREMIER PAS DE LA TERREUR.

Fureur, légèreté de Marat. — Eut-il une théorie politique et sociale ? — Est-il communiste ?— Ses journaux contiennent-ils des vues pratiques ? — Précédents de Marat. — Naissance, éducation. — Ses premiers ouvrages, politiques, philosophiques. — Marat chez le comte d’Artois. — Sa physique, ses attaques contre Newton, Franklin, etc. — Il commence l’Ami du peuple. — Ses modèles. — Sa vie cachée, laborieuse. — Ses prédictions. — Ses rancunes pour ses ennemis personnels. — Son acharnement contre Lavoisier. — Les tribunaux n’osent juger Marat, janvier 1791. — Pourquoi toute la presse suivit Marat dans la violence.


L’année 1791, si tristement ouverte par la scène du 4 janvier, offre tout d’abord l’aspect d’un revirement funeste, d’un violent démenti aux principes de la Révolution : la liberté foulant aux pieds les droits de la liberté, l’appel à la force.

L’appel à la force brutale, d’où part-il ? Chose surprenante, des hommes les plus cultivés. Ce sont des légistes, des médecins, des gens de lettres, des écrivains ; ce sont les hommes de l’esprit qui, poussant la foule aveugle, veulent décider les choses de l’esprit par l’action matérielle.

Marat était parvenu à organiser dans Paris une