Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/480

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la Gironde, que la lettre sera renvoyée à l’examen de la commission des douze, et, sur la question décisive de l’envoi aux départements, qu’il n’y a lieu à délibérer.

La Gironde, qui avait vu de si près le précipice, avertie, non rassurée, consentit dès lors, tout l’indique, à l’idée d’un nouveau 6 octobre, qui fut le 20 juin.

Le 20 juin, le 10 août, furent des remèdes extrêmes sans lesquels la France périssait à coup sûr.

Le 20 juin la sauva de La Fayette et des Feuillants, qui, aveugles et dupes, allaient frapper la Révolution qu’ils aimaient, relever, sans le vouloir, le pouvoir absolu.

Le 10 août, en brisant le trône, ôta à l’invasion le poste qu’elle tenait au milieu de nous, son fort des Tuileries qu’elle occupait déjà. Si elle le gardait, toute résistance nationale devenait impossible.

Le 20 juin avertit l’incorrigible roi de l’Ancien-Régime, le roi des prêtres.

Le 10 août renversa l’ami de l’étranger, l’ami de l’ennemi.

Ce ne sont point là des actes accidentels, artificiels, simple résultat des machinations d’un parti. Dès le commencement de ce livre, en marquant le premier élan de la guerre, nous avons vu venir de loin ces deux grands coups de la guerre intérieure, qui délient le bras de la France, lui permettent de faire face à l’ennemi du dehors, à