Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/179

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dans les violents de la Montagne, l’homme du 6 octobre, Lecointre, de Versailles, étonna toute l’Assemblée en demandant que Louis pût voir sa famille, ses enfants.

L’opposition furieuse de Tallien qui osa dire : « qu’en vain la Convention le voudrait, si la Commune ne le voulait pas », irrita et rallia à la proposition de Lecointre. On vota que l’accusé verrait ses enfants, mais qu’eux-mêmes ne verraient leur mère et leur tante qu’après les interrogatoires.

Ce qui fut plus significatif encore, c’est que, Barère sortant de la présidence, la Convention nomma président Fermont, qui, le 11, avait demandé que l’accusé pût être assis à la barre et qu’on lui donnât un siège. Les secrétaires furent Girondins ou d’opinion modérée : Louvet, Creuzé-Latouche et Osselin.

Le roi avait choisi pour défenseurs des avocats propres à le conduire adroitement dans son triste genre de défense, de chicanes, de négations, les constituants Tronchet et Target. Target dit qu’il était malade, fatigué et épuisé ; ce qui n’était que trop vrai. Le roi prit à sa place un homme connu dans le barreau, l’avocat Desèze.

Le gentilhomme que le roi avait envoyé au roi de Prusse, M. Aubier, voulait revenir et le défendre. Un M. Sourdat, de Troyes, s’offrit de même, disant hardiment : « Qu’il était conduit à défendre Louis XVI par le sentiment de son innocence. »

L’offre de M. Aubier était tardive ; elle n’eut