Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tion des principes, à l’absence d’une base fixe et forte.

Ce serait à tort néanmoins, ce serait aux dépens de la vérité, que l’histoire voudrait essayer de systématiser ces discussions décousues ; elle doit les suivre pas à pas, se laisser mener par elles, sans vouloir être plus sage.

Le 16, sur je ne sais quels bruits de trahison royaliste, de pacte avec l’étranger, deux motions surgissent à l’imprévu.

Thuriot : « Mort à celui qui tenterait de rompre l’unité de la République, celle de son gouvernement, ou de détacher des parties du territoire pour les unir à un territoire étranger ! »

La droite, toute la Convention répond sans hésitation à ce cri de la Montagne. La chose passe en décret.

Mais, en récompense, la droite demande, par la voix de Buzot, que tous les Bourbons sortent de France, spécialement la branche d’Orléans.

Il indiquait avec beaucoup de précision et de force les moyens par lesquels cette branche parviendrait au trône : d’une part, ses amitiés puissantes dans l’Europe (je veux dire en Angleterre) ; d’autre part, ses efforts pour capter la popularité en France, ce nom d’Égalité qu’Orléans venait de prendre, l’ambition, l’intrigue précoce de ses enfants.

Louvet appuya, et un autre encore, disait qu’on ne pouvait être sans crainte, quand on voyait les