Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/366

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alors le déplorable récit. Il faut que tous, volontaires et soldats, rejoignent l’armée, dans le plus court délai, à raison de sept lieues par jour. Décrété unanimement.

Danton ajoute que la loi de recrutement sera trop lente encore. Il faut que Paris s’élance… Dumouriez n’est pas si coupable ; on lui a promis trente mille hommes de renfort, et il n’a rien eu… Il faut que des commissaires parcourent les quarante-huit sections, appellent les citoyens aux armes, les somment de tenir leurs serments.

— Et il faut aussi, dit le Jacobin Duhem, que les journalistes se taisent, qu’ils n’égarent point l’esprit public.

— Eh quoi donc ! s’écrie Fonfrède, vous allez rétablir la censure et l’inquisition ?

— Non, nous ne le ferons jamais, répond, de la Montagne, le fanatique, mais honnête Jean-Bon Saint-André. La Convention seulement pourrait fermer son enceinte aux pamphlétaires qui l’avilissent. Même scène, au soir, à la Commune. Une violente proclamation est adressée aux Parisiens. S’ils tardent, tout est perdu. Toute la Belgique est envahie ; Valenciennes est la seule ville qui puisse arrêter un instant l’ennemi. C’est aux Parisiens surtout qu’il en veut. Qu’ils arment, qu’ils se défendent, qu’ils sauvent leurs femmes et leurs enfants. On arborera à la Ville le grand drapeau qui annonce que la patrie est en danger, et sur les tours de Notre-Dame flottera le drapeau noir.