Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/474

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semblera aussi, on vous demandera, de même, de rappeler d’autres députés… Par ces différents rappels, par ces listes fatales, la confiance sera perdue, l’Assemblée sera désorganisée. À l’union, si nécessaire pour repousser l’ennemi, va succéder la discorde. On dira que ces idées sont fédéralistes ? Mais qui les a présentées ? Ce sont les pétitionnaires. On dira que je demande la guerre civile ? Je ne fais que développer la pétition parisienne. »

Oui, c’était la guerre civile. L’héroïque et brillant Fonfrède s’était répondu à lui-même. La Convention ne l’en suivait pas moins ; elle allait voter pour lui. La Montagne recula ; elle abandonna la Commune et l’adresse jacobine, déclara (par un membre obscur, il est vrai) que l’adresse lui semblait mauvaise, du moins superflue, « le procès étant jugé, décidé d’avance contre ceux qui avaient voulu sauver le tyran ».

C’était tout à la fois reculer et avancer. La Commune, le soir même, saisit ce mot, déclara accepter comme sens de la pétition cette sanguinaire absurdité : qu’elle ne demandait pas les assemblées primaires, mais la punition des traîtres ; c’est-à-dire point de jugement, seulement l’exécution d’un jugement non rendu.

Voilà la situation qui se dévoile toute dans un jour vraiment funèbre. Des deux côtés, l’appel au peuple, et demain la guerre civile. L’appel des Girondins, par le jugement des assemblées pri-