Page:Michelet - OC, Légendes démocratiques du Nord, La Sorcière.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



II

POURQUOI LE MOYEN-ÂGE DÉSESPÉRA


« Soyez des enfants nouveau-nés (quasi modo geniti infantes) ; soyez tout petits, tout jeunes par l’innocence du cœur, par la paix, l’oubli des disputes, sereins, sous la main de Jésus. »

C’est l’aimable conseil que donne l’Église à ce monde si orageux, le lendemain de la grande chute. Autrement dit : « Volcans, débris, cendres, lave, verdissez. Champs brûlés, couvrez-vous de fleurs. »

Une chose promettait, il est vrai, la paix qui renouvelle : toutes les écoles étaient finies, la voie logique abandonnée. Une méthode infiniment simple dispensait du raisonnement, donnait à tous la pente aisée qu’il ne fallait plus que descendre. Si le credo était obscur, la vie était toute tracée dans le sentier de la légende. Le premier mot, le dernier fut le même : Imitation.