INTRODUCTION
LE MONUMENT DE LA RÉVOLUTION
La Révolution, qui fut souvent admirable et touchante dans ses fêtes, attend encore ses monuments. Ceux qui furent essayés, ou projetés, semblent peu regrettables. Les David et autres artistes du temps, dominés par l’imitation inintelligente de l’Antiquité romaine, oublièrent trop que les monuments nouveaux ne devaient pas avoir un caractère vaguement patriotique, mais dire avec précision, exprimer fortement le dogme de l’époque, à savoir que la Révolution, très mal nommée ainsi, était moins une destruction qu’une création, la fondation d’une religion nouvelle, de la religion de la justice, opposée à la religion de la grâce ou de l’arbitraire, qui fut celle du Moyen-âge.
Cela avait été senti, et parfois exprimé, dans les grandes fêtes populaires des fédérations de 90.