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HOCHE

canonnière des Anglais fit feu sur cette colonne, qui fut un moment ébranlée. Rouget de Lisle, qui y était, dit l’effet surprenant qu’eut pour la rallier la vue du drapeau tricolore, qu’on leur montra sur le fort, et vainqueur. Ils reviennent, se précipitent, s’emparent des batteries, tuent les premiers qui accouraient au secours. D’autres se présentent, mais des déserteurs qui crient « Vive la République ! »

Tout avait réussi. Hoche, ravi du fait d’armes de Ménage et de ses jeunes grenadiers, les récompense à l’instant même. Il savait comment ces choses veulent être payées pour des Français. Il dit simplement : « Mes enfants, j’ai été bien inquiet de vous ! » et quelque autre parole de chaleur paternelle… Du reste, aucun avancement. Hoche établit par là qu’un service si grand ne pouvait se payer.

Hoche, victorieux, fut, comme toujours, magnanime. Il eût voulu sauver Sombreuil, dont la jeunesse l’intéressait ! Il écrivit fortement pour les prisonniers chouans ; et les témoignages des royalistes eux-mêmes constatent d’abord qu’il ne s’était nullement engagé vis-à-vis d’eux, puis qu’il fit tout néanmoins pour que les vaincus fussent épargnés.


III


Ce coup décisif de Quiberon permit à Hoche, investi d’un pouvoir dictatorial et du commandement des trois armées des côtes, d’appliquer enfin sans scru-