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HOCHE

tout entier dans les flots, avec ses soixante-quatorze canons et les treize cents hommes qui le montaient.

La flotte avait pour point de ralliement un port d’Irlande, la baie de Bantry. Une épouvantable tempête s’élève dans la nuit du 18, la jette aux écueils, Hoche au plus loin. En son absence, le contre-amiral Bouvet rallie ce qui lui reste, et, la tempêté apaisée, il entre dans la baie avec dix-sept vaisseaux qui portaient sept mille hommes. Mais, le vent ayant repris, il coupe les, câbles et cingle vers la France. Désemparée une seconde fois par la tempête, il fallut à la flotte quinze grands jours pour regagner le port de Brest.

Comme elle y, entrait, Hoche arrivait à Bantry. Personne une mer vide On lui dit que la flotte, sans avoir débarqué, était repartie.

Il faillit en mourir de douleur.

Le Directoire n’ajouta pas par des reproches à l’amertume que Hoche pouvait ressentir de ce grand rêve perdu, ou tout au moins ajourné. Il le rappela, l’éloigna du théâtre de ce revers. Il l’envoya sur le Rhin, avec le commandement de l’armée de Sambre-et-Meuse.

Hoche, dans sa conviction obstinée, écrivait cependant au général Hédouville « Ma fortune me menât-elle avec cette armée aux portes de Vienne, ce que j’espère, je la quitterais encore pour aller à Dublin, et de là à Londres. »