Page:Michelet - Quinet - Des jésuites, 1843.djvu/25

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Ces nouvelles modes étaient nécessaires pour gagner les femmes. Qui veut les prendre, il faut qu’il compâtisse aux petites faiblesses, au petit manège, souvent aussi au goût du faux. Ce qui a fait près de quelques-unes la fortune de ceux-ci, dans le commencement surtout, c’est justement ce mensonge obligé et ce mystère ; faux nom, demeure peu connue, visites en cachette, la nécessité piquante de mentir en revenant…

Telle qui a beaucoup senti, et qui à la longue trouve le monde uniforme et fade, cherche volontiers dans le mélange des idées contraires, je ne sais quelle âcre saveur… J’ai vu à Venise un tableau, où, sur un riche tapis sombre, une belle rose se fanait près d’un crâne, et dans le crâne errait à plaisir une gracieuse vipère.

Ceci, c’est l’exception. Le moyen simple et naturel qui a généralement réussi, c’est de prendre les oiseaux sauvages au moyen des oiseaux privés. Je parle des jésuitesses[1], fines et douces, adroites et charmantes, qui, marchant toujours devant les jésuites, ont mis

  1. Les dames du Sacré-Cœur sont, non seulement dirigées et gouvernées par les Jésuites, mais elles ont, depuis 1823, les mêmes constitutions. Les intérêts pécuniaires de ces deux branches de l’ordre doivent être communs jusqu’à un certain point, puisque les jésuites de retour après la révolution de juillet, ont été aidés par la caisse du Sacré-Cœur. — On a révoqué expressément la défense faite aux Jésuites par Loyola de diriger des maisons de femmes.