Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/265

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durant la guerre de sept ans. Par la suite, il forma une pépinière à Louisbourg, où il se trouvait en quartier ; le duc l’apprit et lui confia un établissement du même genre dans un de ses châteaux, nommé la Solitude. S’étant rendu au camp pour les exercices d’automne, sa femme, enceinte alors, vint l’y trouver. Mais sa visite ne fut pas longue ; elle se sentit prise du mal d’enfant, et gagna aussitôt Marbach que sa famille habitait. Elle accoucha de notre auteur presque immédiatement après son arrivée.

Dès son jeune âge, Schiller montra un caractère noble et sérieux. Son père lisait habituellement les prières du matin et du soir devant la famille réunie. « Alors, disait plus tard sa sœur aînée, la pieuse attention du jeune Frederick eût ému le spectateur le plus indifférent. Ses yeux bleus levés au ciel, sa blonde chevelure entourant une douce physionomie, ses mains jointes avec ardeur lui donnaient le charme d’une créature angélique. Sa docilité, son amour naturel pour le bien et le beau lui gagnaient tous les cœurs. »

Il avait près de six ans lorsqu’on le mit à l’étude. C’était au village de Lorch, sous le pasteur Moser. Ses relations de chaque jour avec le bon curé lui donnèrent le goût de l’état ecclésiastique. Parfois il montait sur une chaise et improvisait un sermon. Dans ces circonstances, il fallait que toutes les personnes présentes se résignassent à l’écouter ;